Le partage du coeur by Denis Monette

Auteur:Denis Monette [Denis Monette]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 9782896442218
Éditeur: Logiques
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00

Le sommeil d’un enfant…

Peut-on trouver plus belle image que celle d’un enfant qui dort? On dirait un petit ange dont les rêves viennent tout droit du paradis! Et il n’en tient qu’à nous pour que la nuit d’un tout-petit soit bercée par les vagues d’un bien-être et non les soubresauts de ses derniers pleurs. Il y a, hélas, trop de parents qui ne réfléchissent pas sur le magnétisme dégagé par les moments précédant le sommeil d’un enfant. Trop, beaucoup trop de ces petits êtres s’endorment encore en pleurant, après une fessée ou tout simplement laissés pour compte jusqu’à ce qu’ils tombent dans les bras de Morphée… épuisés. Un enfant ne devrait jamais s’endormir sur ses larmes ou sur les hoquets d’un combat perdu. Un bébé, comme une toute petite bonne femme de deux ans, ça ne pleure pas pour rien quand vient l’heure de la nuit. J’ai vu trop de parents dire: Bah! laisse-la pleurer, elle va finir par s’endormir de fatigue! Qui sait si cette belle poupée ou ce petit chérubin a bien digéré sa dernière tétée? Qui peut dire que c’est par gâterie que l’enfant pleure quand il ne peut même pas exprimer un malaise ou la moindre douleur? On préfère le plonger dans le noir, lui crier ferme-la et le laisser pleurer pendant des heures plutôt que de se pencher sur lui, s’enquérir d’un malaise et faire en sorte que son sommeil soit réparateur et non cauchemardesque. On ne se donne même pas la peine de l’étreindre sur son cœur, ne serait-ce que pour le consoler d’une mauvaise humeur. Pauvres parents! Si seulement vous saviez comme vous êtes dans l’erreur. J’ai eu moi aussi des enfants et j’ai souvenance de ces soirs où ce n’était guère facile avec eux. Au lieu de juger, je tentais de comprendre le pourquoi de la réticence. Bien souvent, l’enfant a trop joué. Il est si fatigué, si agité, qu’il ne peut s’endormir comme la veille. Ce petit être a, tout comme les grands, droit à son mécontentement de la journée et même à son petit stress qui le tient éveillé. Sans geste ni parole, il a, tout comme nous, ses bons et ses mauvais moments. Je n’ai jamais, au grand jamais, tapé ou grondé l’un de mes enfants pour qu’il s’endorme. Je me souviens de la petite qui réclamait une ou deux histoires avant de se coucher et de mon petit gars, gâté ou pas, qui s’endormait quand je lui fredonnais une berceuse tout en laissant allumée la veilleuse qui le rassurait de la noirceur. C’était long, très long parfois, mais combien doux était son sommeil quand il s’y plongeait avec les dernières notes de Brahms dans la tête. Je sentais son petit cœur battre normalement. Aucun soubresaut, pas le moindre signe de mécontentement. Bien sûr qu’il m’arrivait de les rappeler à l’ordre et même de les disputer, quand ces anges avaient une fourche, mais jamais au coucher. La nuit d’un enfant se doit d’être une étoile parmi les diamants. Une collègue me disait qu’elle avait endormi sa petite chaque soir sur la neuvième de Beethoven.

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